Promenade d’un peintre dans Saint-Emilion

24,00

Laurent Frontère
Editions Bretzel
48 pages couleur
Bilingue français/anglais
21 x 29,7 cm
15 euros
ISBN 978-2-9551648-6-0

UGS : 978-2-9551648-6-0 Catégories : ,

Description

  La réputation mondiale de Saint-Emilion pour ses vins ne saurait faire oublier qu’elle est une cité médiévale remarquable, classée depuis 1999 au patrimoine mondial de l’UNESCO.

  Laurent Frontère, artiste-peintre, vous brosse ici l’histoire de ses monuments qu’il a peints au gré de longs vagabondages. Avec malice, il glisse quelques succulentes anecdotes puisées dans un passé historique exceptionnel.

Extrait :
Petite préface sentencieuse que vous pouvez sauter

  Ces promenades constituent le regard extérieur d’un travailleur saisonnier attentif. Mon activité artistique m’a en effet conduit à peindre le patrimoine architectural aquitain, et en particulier celui de Saint-Émilion dont j’ai longuement arpenté les rues. Je vous livre ici au travers d’un portrait intime bienveillant mais parfois irrévérencieux, un guide touristique un peu particulier.

  J’aimerais pourtant que ce portrait ait le caractère amoureux des carnets de Léo Drouyn qui, de 1836 à 1895, a dépeint ces mêmes lieux avec un talent remarquable ; ses dessins ont gagné avec les ans une patine incomparable et gardent aussi les stigmates d’un incendie qui a failli les détruire, té-moignant du charme romantique de lieux alors laissés à l’abandon faute de moyens et d’intérêt pour leur préservation, ce dont Drouyn se lamentait.

  Les temps ont changé : aujourd’hui, Saint-Émilion est devenu un site touristique de réputation mondiale. Le souci de sa conservation maintient son devenir sur un fil : mettre la ville sous cloche serait la vider de sa vie, la momifier, ne pas l’entretenir ne serait pas moins criminel que de céder à quelque mode outrageuse en matière d’aménagement urbain ; sans compter les effets pernicieux de l’affluence touristique intense sur l’authenticité d’un lieu et des rapports humains. Saint-Émilion est assurément un lieu chargé d’histoire – ce cliché n’est pas, ici, totalement galvaudé. Les gens du cru ont su sagement faire disparaître ce qui enlaidit tant de paysages urbains : fils électriques, signalétique et affichage disgracieux, éclairages trop visibles. Ils ont cultivé l’unité architecturale : volets blancs sur fond de pierre rehaussé par le vert de la végétation et de quelques épis de faîtage. D’autres cités seraient bien inspirées de copier cet exemple, car développer une culture du respect des lieux ne nécessite pas de coûteux et hasardeux travaux d’embellissement.

  Que les habitants de Saint-Émilion gardent donc leur âme et conservent çà et là quelques vieux murs lépreux, quelques bâtiments à l’abandon, quelques touffes de cymbalaire et de muflier. Ils cultiveront ainsi la sagesse des anciens Grecs, laquelle tenait en ces mots : rien de trop !